TRANSPORT À LA VOILE
Dès sa construction à la fin du XVIIIe siècle, le môle de l’Enfer accueillait des caboteurs liés à l’économie internationale, que ce soit pour le transport de matériaux de construction, de denrées alimentaires, de tissus… Aujourd’hui, le Port-musée favorise l’accueil des voiliers traditionnels dans le Port-Rhu afin de valoriser le port historique et de réactiver des routes maritimes anciennes. Ces navires d’exception apportent une réponse concrète au défi énergétique, auquel le fret maritime est actuellement confronté, par la réduction des émissions de CO2. Des liens avec des affréteurs du commerce à la voile sont ainsi créés, comme avec la compagnie TOWT (TransOceanic Wind Transport).
1850-1970 PORT-RHU, PORT DE COMMERCE
La rivière de Pouldavid, avec Tréboul et le Rosmeur, est un des ports historiques de Douarnenez. Aujourd’hui occupée par l’extension du port de plaisance et du Port-musée, connue sous le nom de Port-Rhu, elle constitue du milieu du 19e siècle à 1970 le port de commerce de la ville et se développe en liaison avec l’industrie des conserveries : création de quais (1845-1847), d’un phare sur l’île Tristan (1857), d’un môle (1894) et remblaiement de l’anse de l’Enfer (1901).
Accueillant souvent plus de trois cents navires en cours d’année et près de quinze mille tonnes de marchandises au tournant du 19e siècle, ce port alimente en premier lieu les besoins économiques de la capitale de la sardine : rogue (appât) venue de Norvège, huile d’olive d’Italie ou d’Espagne, goudrons, bois de construction, planches, fûts, sels, ou plus ponctuellement de glace venus des fjords du nord de l’Europe. L’ensemble du trafic se fait sur le grand quai et concourt à une ambiance cosmopolite particulière sur le Port-Rhu.
Avec l’arrivée du bateau à vapeur dans le premier tiers du XXe siècle, le commerce du Port-Rhu décline peu à peu et se limite à un cabotage régional. Puis, avec l’essor du port du Rosmeur dans les années 1950, le trafic au Port-Rhu devient quasi inexistant. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le phénomène est national : le nombre de petits armements pour le cabotage a fortement diminué avec l’emploi de plus en plus fréquent de grands navires de marchandises au long cours. Aujourd’hui, un des objectifs de l’Escale Patrimoine est de favoriser l’utilisation des vieux gréements pour réactiver les routes maritimes anciennes et ainsi dynamiser l’économie locale.
LES CABOTEURS TRADITIONNELS REPRENNENT DU SERVICE
Le bateau est le plus important moyen de transport de marchandises. Même si ce transport est considéré comme le moins polluant, le commerce maritime est responsable de l’émission de 3% des gaz à effet de serre. L’utilisation de vieux gréements, avec leurs cales importantes et leur mode de déplacement propre, permet une économie considérable de CO2, tout en valorisant la flotte de voiliers de travail existante et en développant des liens interrégionaux.
Les affréteurs de bateaux traditionnels sont encouragés à faire escale au môle de l’Enfer, spécialement réservé à l’embarquement et au débarquement de personnes et de marchandises.